Voyage au Pays Basque 5

Les cromlechs d’Okabe. Un, deux, trois, soleil et pierre.

Dernière aventure basque sous un timide soleil. Départ de St Jean le Vieux pour suivre la D18 en direction d’Iraty par le col Burdincurutcheta.

Puis prendre à droite le chemin du chalet Pedro pour le col du Sourzay ou laisser la voiture pour randonner en suivant le Gr 10.En suivant la route du col , on arrive sur un petit parking . Il suffit de suivre le chemin qui s'enfonce dans les bois puis se découvre jusqu'au plateau d'Okabe. Randonnée très facile 30mn ou 1h30 du chalet Pedro.

Le site d’Okabe à 1382 m d’altitude se présente comme un immense plateau couronné de multiples cercles de pierre surveillés par le rocher Okabe s’élevant à 1486 m.

On compte sur le site environ 100 cromlechs, 60 tumulus et une dizaine de dolmens présents à partir du néolithique. Entouré de massifs boisés dominés de hautes montagnes, on n’ose s’aventurer sur ce lieu sacré qui reçoit le soleil, fille de la terre si chère au Basque dont les symboles sous forme de roue, d’étoiles à cinq branches, de cercles illustrent les pierres funéraires, les façades de maisons et des monuments. L’œil de Dieu se serait-il perdu sur ce site isolé, mais qui a pourtant été si fréquenté lors des transhumances ? Est-ce un clin d’œil aux animaux présents avant l’homme ? Une invitation où s’harmonise la nature végétale et la pierre d’éternité.

Le cromlech, cercle de pierres ou de dalles, enfoncées verticalement dans le sol, résonne comme le tic-tac d’une horloge qui ne semble pas vouloir s’arrêter. Depuis plus d’un siècle, les hommes fouillent, étudient, s’interrogent sur ces vestiges protohistoriques essaimés dans tout le Pays basque. Le temps étant toujours en mouvement, l’avenir n’est pas pressé.

Au plus on s’élève vers le rocher d’Okabe, on constatera des cercles creusés dans le sol laissant apparaitre des joncs. Signe de la présence d’eau. Je suis tentée d’y voir un petit parallèle avec les tombes prédynastiques de l’Égypte Antique. En effet, les tombes se trouvaient sur un petit monticule et étaient pourvues de stèles verticales pour marquer leur emplacement. La butte représentait la butte primordiale émergeant du Noun, c’est-à-dire l’océan primordial, lors de la création. Une histoire d’eau et de soleil soit levant, soit couchant, mais qui aura marqué les esprits des hommes dans leur relation avec une force céleste transmise dans leur rituel funéraire.

À Okabe, il semble que l’on dégageait un espace surélevé. Ensuite, on le creusait en son centre pour y faire un bûcher permettant de brûler le corps. Des blocs de grès étaient disposés en cercle. Après avoir recueilli les cendres, un brasier était allumé en rite de purification. On le recouvrait de pierre formant un tumulus. Le plus grand est composé de 40 blocs de grès formant un cercle de 7 m de diamètre.

Retour par la route étroite, D301, cheminant entre forêts et grands espaces où chevaux et moutons se partagent la pâture d’une nature sauvage absolument magnifique. Plusieurs départs de randonnées.

Privilège de rencontrer sur le plateau d’irau Irty, un berger qui n’est jamais bien loin de son point de vente d’un excellent fromage. Plusieurs petits cols, dont celui d’Asqueta pour retrouver St Michel et St Jean Pied de Port.

Paysages grandioses, nature sauvage , un appel à la liberté. Traces de pas d'un géant échappé de la légende de Maluta et les géants de pierre.

Le Pays Basque, un pays où l'aventure ne connait pas de fin