Voyage au Pays Basque 3/5

St Jean Pied de Port.

Fondée sous les derniers rois de Navarre afin de protéger la rivière, la Nive et l’accès à Roncevaux. Elle fait partie de la Basse Navarre et en sera sa capitale administrative et politique.

Située sur la route de Compostelle, on pénètre la ville touristique entourée de murailles par différentes portes. Enfin, on trouve des restaurants et boutiques ouverts toute l’année !

Pour se rendre à la forteresse, il faut prendre le temps de grimper la rue principale bordée de bordée de maisons aux façades en grès rose, parfois alterné de grès gris. Les pierres dessinent encore les encadrements des anciennes échoppes, serrées les unes contre les autres et abritées sous les auvents protecteurs. Les linteaux de porte ciselés arborent, entre des motifs décoratifs, le nom de la maison, la date de sa construction, le nom des premiers propriétaires et parfois même leur profession. On peut admirer au N° 39 la maison des Évêques. Le jardin de cette maison communique avec la prison des Évêques, servant aujourd’hui de musée. Évidement fermé début juin !

La ville basse est dominée par une imposante citadelle que l’on visite que l’été, le reste de l’année, c’est une école !

La citadelle présente des constructions défensives à la Vauban avec glacis, fossés, murailles flanquées de bastions et garnies de meurtrières, bouches à feu, ponts dormants, ponts-levis et herses.

On peut en faire le tour et admirer autant la puissance qui se dégage de ses murs que laisser libre cours à la douceur du paysage traversé par la Nive.

À noter que la Citadelle a hébergé, de 1936 à 1939, 500 enfants réfugiés basques de la guerre civile espagnole.

Saint Jean le vieux.

Un coup de cœur pour ce sympathique village et l’accueil de sa secrétaire de Mairie qui nous a ouvert le Musée et nous a dirigés pour une promenade dans le temps. À noter également une épicerie avec des trésors de chocolats, de cidres et de fromages du pays, une boulangerie avec toutes sortes de pains et le fameux gâteau basque, et surtout la charcuterie Mayté dont la réputation a dépassé les océans. Nous voici presque réconciliés avec la grisaille.

St Jean le Vieux est situé sur l’ancienne voie romaine de Bordeaux à Astorga. Au Ier siècle, elle portait le nom de Imus Pyrenaeus se composant d’un camp militaire avec des termes et des habitations qui vont se développer grâce au négoce avec l’Espagne. Beaucoup d’objets ont été dégagés suite aux fouilles engagées en 1965 par M.Tobie. Les fouilles archéologiques qui vont se succéder auront permis de comprendre la romanisation dans ce secteur occupant une place primordiale à l’entrée de la plaine de Cize.

Sur le turon fut bâtie une tour qui sera détruite par Richard cœur de lion en 1177. Le patrimoine local encore visible fait prendre conscience de l’importance stratégique du village.

Plusieurs toponymes font référence à des hameaux qui finiront par se regrouper autour du principal sur l’axe romain. Le toponyme de St Jean le Vieux apparait en 1479 au chapitre de Bayonne. L’ancien prieuré réunissait les députés du pays de Cize avant que St Jean Pied de Port prenne la place politique de St Jean le Vieux. À noter aussi l’importance de la région autour des hospitaliers de l’ordre de St Jean de Jérusalem, en date du XII ème avec l’Abbaye-hôpital St Blaise et la Madeleine pour accueillir les jacquets.

Après la visite du Musée situé à côté de la Mairie, on contourne le bâtiment pour se rendre au camp romain en suivant un chemin passant devant un lavoir typique de la région. La présence du lavoir, du moulin et des termes fait référence à l’importance de tous les cours d’eau qui circulent dans ce périmètre.

Le camp romain

À l’intérieur du camp romain, on constate des fouilles qui ont révélé la présence d’habitation, de grands bâtiments et de four de potier ainsi que des termes essentiels à la vie quotidienne des Romains, mais aussi bien apprécié des voyageurs et des habitants. On peut donc en conclure que ce lieu fut socialement important au sein du centre urbain. Le bâtiment se compose de 4 salles. Il a été construit à la fin de l’époque augustéenne. Le camp était entouré d’un fossé lié à de petites constructions circulaires auprès d’une possible chapelle primitive.

A bientôt pour la quatrième partie du séjour au Pays Basque