Voyage au Pays Basque 1

Début juin, direction le Pays basque, Euskal Herria avec un mélange d’enthousiasme, de déception, mais surtout d’émerveillement grâce à une nature magnifique, donc un vrai séjour touristique. Cette région, située à l’extrême sud-ouest de la France, entre le Béarn et les Landes, est frontalière de l’Espagne. Elle offre un dépaysement assuré, grâce à sa langue, sa géographie et son histoire, qui ont façonné des traditions immuables. Si l’on suit l’ouvrage du Conte de Saint-Saud, Président de la topographie et toponymie des Pyrénées en 1941, sur son mémoire concernant les ports de la Basse Navarre en 1911, tout est question de bornage ! Cet ancien royaume de Navarre disparu au XVIe siècle, depuis divisé en 7 provinces dont 3 en France, s’acharnera à conserver sa liberté et son autonomie par la détermination de son peuple garant de son riche patrimoine et de par les diversités géographiques.

S’aventurer dans les Aldudes, au pays de Quint, faire le tour de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Saint-Jean-le-Vieux en suivant le vignoble d’Irouléguy, ou encore pousser jusqu’à Mauléon en frôlant la forêt des Arbailles, puis s’engager le long du cours de la Nive pour ensuite remonter vers le cromlech d’Okabe : ces sorties nous offriront un charme, une surprise, une péripétie. Nous avons eu l’impression que cette région gardait jalousement ses secrets, protégée par des âmes d’un monde sacré, voire légendaire, qui n’ont pas eu envie de s’envoler, mais au contraire, qui sont restées attachées au sol pour veiller au bon ordre du terroir. C’est aussi dans ma recherche de transmission de l’imaginaire collectif que j’ai observé quelques lutins, fées et personnages mythologiques. J’ai essayé de « comprendre » cette organisation archéologique si bien ancrée dans les profondeurs de la Terre qu’il faudra encore plusieurs années de surveillance et de patience aux historiens avant d’en définir toutes les particularités. Merci aux  basques passionnés et passionnants comme Beniat Auriol, Mikel Duvert qui s’accrochent coûte que coûte à ce désir fou de partager leurs connaissances.

Si vous aimez les mystères, le Pays Basque est une excellente destination !

La brume se dégageant nous pouvons partir à l’aventure. Entre parenthèse, le gîte en fut une de taille. Bien se faire préciser les notions de base d’une location. Premier contact avec la divergence de la langue française. Ce qui m’a rappelé la réflexion d’un ami béarnais : « Les basques, ils ne sont pas faits comme nous ! »

Direction St Martin d’Arbéroue, pour nous rendre aux grottes d’Isturitz et d’Oxocelhay sous les collines de Gaztelu par une agréable petite route vallonnée, traversant des villages aux maisons typiques, blanche et rouge et aux rues qui semblent avoir reçu, en ce dimanche matin, un bon coup de balai.

J’imagine l’effet produit en 1857 lorsque Napoléon III et son épouse arrivèrent en calèche au pied de la colline de Gaztelu, et qu’ils durent emprunter le chemin de terre qui grimpe à l’entrée de la grotte, passant devant un totem portant les inscriptions basques qu’ils ne pouvaient pas déchiffrer.

Jean Clottes, préhistorien français, spécialiste du Paléolithique supérieur et de l'art pariétal. disait que c’était les collines sacrées de la planète tant l’histoire de la préhistoire s’y affiche à qui sait la décrypter. Une richesse archéologique et pariétale qui en fait , je cite Joelle Darricau , actuelle propriétaire des grottes, «  un coffre-fort pour l’avenir. » 40000 ans d’histoire se dévoilent sous nos yeux entre de monumentales colonnes, drapées et stalactites où les témoignages de la présence des hommes s’inscrit sur les murs, les piliers, ainsi que de multiples objets retrouvés .La visite guidée nous entraine dans un monde qui est loin d’être imaginaire , ce lieu a accueilli près de 500 personnes vivants en communauté bien organisée dont le mode de fonctionnement et le savoir-faire millénaire continuent d’être étudier. Le témoignage de leur rencontre et de leur observation se trouve dans les vitrines du petit musée attenant à la boutique.

Pour visiter les grottes, réservez en ligne www.grottes-isturitz.com  

Guide et activité ludique l’été.

La vallée de l’Arbéroue en sortant de la grotte.

Observez bien cette photo. Les Lamilak les avez-vous aperçus ? Non car ils ne sortent que la nuit de la grotte d’Isturitz.  Ils vivaient paisiblement dans la vallée lorsqu’un drame va les entrainer dans les mines des Aldudes, chez les Nains. Affaire à suivre dans MALUTA ET LES GÉANTS DE PIERRE.

À quelques km au nord des grottes se trouve La Bastide Clairence, deuxième bastide du Pays basque qui vaut le détour.

Cette place forte au XIIe fait partie de la Navarre qui va perdre son accès à la mer. Le roi de Navarre demandera au roi d’Angleterre un droit de passage pour naviguer sur un affluent de l’Adour nommé la Joyeuse. C’est alors que le roi de Navarre décide la création d’une bastide comme poste avancé afin de protéger son commerce fluvial. L’architecture en damier, innovante pour la région, fera en sorte que l’axe principal reliera le port à l’église et non de l’église au château. Chaque ruelle rejoint l’axe principal et c’est vu combler de maisons. Des îlots qui ont rassemblé des artisans, des commerçants, toute une vie sociale bien organisée. Un groupe particulier a longtemps perduré, composé de femmes, fabriquant les bérets de laine pour la marine de Bayonne. On trouve encore le Taoulé , sorte de banc de pierre attenant à la maison sur lequel elle s’appuyait pour leur travail. Aujourd’hui, ces bancs restent des lieux de rencontres conviviales.

Autre originalité de la Bastide Clairence, son cimetière pavé de dalles entourant l’église. Elles sont recouvertes par de beaux couverts latéraux datant de 1770 sous lesquels avaient lieu les assemblées capitulaires. En effet, les Basques, sous l’Ancien Régime, bénéficiaient de droit, dû à leur autodétermination à se gérer eux-mêmes. La dernière réunion eut lieu en 1789, date à laquelle le village demanda son rattachement au royaume de France.

Boutiques ouvertes le dimanche, Hum cela sent bon la cuisson des cannelés !

Retour dans la brume par un chemin qui grimpe au Pic d’Arradoy entouré du vignoble d’Iroulégy. Un vin rouge qui se rapproche du Madiran.

 A bientôt pour la deuxième partie du séjour au Pays Basque

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