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LA HADETTA DU MAUVAIS-BOURG

Dernière mise à jour : 14 juil. 2023



Lorsque l’on évoque les Pyrénées, on pense d’abord aux montagnes avec ses légendaires géants de pierre, ses pics et ses portes infranchissables où il ne fait pas bon s’y rendre par mauvais temps. Alors je me suis intéressée à ce qui retenait l’attention des hommes depuis plusieurs générations dans des lieux hostiles ; à la fois voluptueuse, limpide, autant glacée que chaude : l’eau. Cette eau miraculeuse accompagnée par leurs créatrices, les fées des eaux.



L’imaginaire s’est habitué à la puissance de ces créatures magiques, bienveillantes, voire turbulentes, au point que les fées des sources, fontaines et rivières ont entrainé des légendes faisant partie de la vie quotidienne et cultuelle. La fée représente la fatalité, la destinée. Par principe on l’associe à l’enfance, car elle fait émerger du monde irréel, une réalité qui nous tient à cœur, car elle nous est personnelle.


Dans ce monde réel, on a tous peur du manque d’eau. Une des lois primordiales universelles, c’est l’outil d’une civilisation naissante. L’eau est constamment dans nos vies : pour faire boire homme et bête, arroser les cultures, naviguer, mais aussi guérir. Et c’est là que la fée prend la place d’une force créatrice. Va-t-elle faire couler cette eau bienfaisante pour soigner, soulager, guérir ou la fontaine restera elle à sec et entrainer la souffrance voire la mort ?



La fée m’intéresse, car c’est une travailleuse. Elle ne reste pas inactive à observer du haut d’un sommet, les bergers, les montagnards, les curistes. Elle est guérisseuse, lavandière, filandière. Ce sont là des gestes humains où la femme trouve une identification. N’est-elle pas la fée de la maison ? Et c’est là toute une éducation auprès de la gent féminine qui éduque les enfants. La femme apprend les gestes à faire ou ne pas faire pour plaire aux fées. Par exemple : il ne faut pas jeter de pierre dans une fontaine, ou dans un lac. Il ne faut pas mentir, se moquer. Si une fée l’entend, elle peut croire que c’est dirigé vers elle.C’est un apprentissage de principes moraux bien ancrés dans les traditions.

La femme pyrénéenne a un caractère assez fort. Elle ne se laisse pas faire. Elle appartient à un monde qui se veut libre comme les fées ! Elle chante, danse, aime, se rend utile tout en se pliant aux exigences des difficultés de la vie. Aussi on ne s’étonnera pas si ce conte nous entraine dans un imaginaire où la magie a le pouvoir de mener à bien la quête d’une fée acariâtre qui convoite un amour impossible. Les expériences auprès de villageois désemparés par le manque d’eau vont l’aider à en oublier sa méchanceté. Une historiette dans un village médiéval qui entraine au fil de l’Adour et de l’Échez pour un voyage entre légende et réalité. Une autre façon de découvrir un village bien connu du Val d’Adour.

Une histoire d’eau qui n’a pas laissé indifférent les enfants d’une école de Maubourguet pour lesquels j’avais composé une historiette sur une jolie jeune fille, Adoura, enfermée avec un ours dans une grotte au sommet de l’ARBIZON qui se transformera en une jolie et tumultueuse rivière, l’Adour.

On retrouvera en deuxième partie du livre un itinéraire sur Maubourguet médiéval qui entrainera le lecteur ou le visiteur à venir flâner le long des berges des deux sœurs l’Adour et l’Échez tout en découvrant le patrimoine de ce village qui garde encore bien des secrets dont certains sont à l’abri dans le musée archéologique. Du vicus à St Martin de Celle puis ce surnom particulier de mauvais bourg pour devenir Maubourguet. Un village dont la naissance remonte à la préhistoire deviendra en 1161 un village fortifié n’ayant de cesse de protéger ses habitants et ses trésors tout en accueillant des noms prestigieux dont les histoires ne doivent pas être oubliées.










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